Le cadran sonne, il est 7h00 AM. 7 :15, je snooze. 7 :30, « Merde je vais être en retard ! » Je suis définitivement l’antonyme de matinal. Je grogne et je ne jure que par mes dizaines de tasses de café. J’attrape mes écouteurs pour être certaine que personne ne tente une conversation. Je danse et chante comme si j’étais seule au monde. J’enfile mes pantalons ou plutôt, je me bats avec mon pantalon beaucoup trop serré, mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour avoir un jolie ‘bubblebot’, hen ? En même temps, je me cours et cherche tous mes essentiels éparpillés par-ci et par-là. D’ailleurs, j’en profite pour en ajouter question de m’assurer de ne plus voir la couleur du plancher. J’enfile mes bottes, cours à l’auto. 7h50, je suis en route, je tourne le miroir, c’est le party du bronzer et du far à joue. Lumière rouge, moment idéal pour le mascara ! 8h20, Tim Horton et hop en classe comme si de rien était. Fin des cours, je sors mon ‘bulletjournal’ et m’invente une « Goals list », range le bordel matinal en me promettant qu’à l’avenir je vais me lever plus tôt, que je vais toujours faire mon ménage et mes lectures dans les temps demandés et blahblahblah. Bref, tout ce qu’après quatre jours, je suis certaine de ne plus faire. Mardi, mercredi, jeudi et vendredi se succèdent avec cette même routine journalière. Le classique, quoi !
De plus en plus de gens choisissent de voyager à bord de leur maison mobile ou même, d’y vivre question d’échapper à la routine. Particulièrement, les milléniaux l’adopte facilement et surtout, amoureusement. Les réseaux sociaux débordent de ‘mobile home’ de tout genre et donnent envie de partir à l’aventure. Avouez que vous y avez déjà rêvé, tout vendre et partir en voyage sans savoir quelle sera la date de retour. Contrairement à certaines croyances, ce n’est pas une mode, mais plutôt, un véritable mode de vie. Les nouveaux électroménagers, la grosse maison ainsi que le tout nouvel iPhone ne rendent pas heureux de la même façon chacun d’entre nous. Vivre simplement correspond davantage à certains.
STOP WAITING FOR FRIDAY
Pour commencer, je ne suis pas une hippie et je n’ai rien d’extraordinaire. Je ne changerai pas le monde et je ne réinventerai pas la science. J’ai simplement pris la décision de vivre ma vie à ma façon et non à celle proposée par la société. Cette vie n’a pas de sens tant que tu ne lui en donnes pas un. Me voilà donc sur cette route. Chacun a sa place dans ce monde si vaste, mais où est la mienne ? J’ai rapidement compris que ce n’était plus en restant assise sur les bancs scolaires que j’allais le deviner. Quelque chose d’autre m’attendait. Parfois, je me dis que ça aurait été plus simple de naitre avec un manuel d’emploi, mais malheureusement, la vie ne fonctionne pas ainsi. J’ai donc fait le saut dans le vide et d’ailleurs, sortir de ma zone de confort a définitivement été la meilleure décision de toute ma vie. Mentionner que la routine ne me plaie pas serait un mensonge. Par contre, j’avais besoin de m’évader le temps d’un an pour y explorer un autre mode de vie. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve alors je ne voulais pas me réveiller un matin et réaliser que je ne m’étais pas accomplie personnellement. J’avais l’impression que la société écrivait ma vie à ma place. On va à l’école puis, on se trouve un emploi et on attend la retraire pour faire sa liste des 100 choses à faire avant de mourir. Rendu là, on aura probablement des enfants voir même des petits enfants et une maison sans oublier que la santé n’y est plus toujours favorable. Je regardais le monde tourner autour de moi. J’observais les gens aller et venir et je me demandais si je voulais réellement ressembler à ça également. Vous savez, on est tous un peu des ‘voisins gonflables’. Les gens autour de nous se procurent du matériel dispendieux et vont au restaurant de façon hebdomadaire. Il est donc difficile de rester chez-soi et de ne pas y adhérer. Les gens travaillent toute leur vie pour pouvoir se procurer le plus de matériel possible. Ce n’est plus une question de survie ou de confort minimal. Plutôt, on cherche toujours l’optimal. 40 à 50 heures semaine, toujours au bureau et donc, très peu de temps pour profiter de la maison sans oublier le peu de temps consacré aux enfants qui sont majoritairement à la garderie. Au final, on travaille pour rembourser les grosses dépenses dont on a peu le temps de profiter. D’ailleurs, observez les gens les plus riches et vous réaliserez qu’ils sont majoritairement les plus malheureux. Ils en ont jamais assez et parleront juste d’argent et de la bourse dans les soupers. Triste, non ? Cette vie-là, c’est peut-être la votre, mais ce n’est pas la mienne. Alors j’ai décidé d’écrire moi-même les paragraphes de ma biographie en sortant du traditionnel. Et le gars que vous voyez sur toutes les photos, il y a aussi contribué énormément. Simplement, je ne voulais plus attendre le vendredi pour prendre du temps pour moi et profiter de la vie. La principale raison qui m’a poussé à quitter mes emplois et à quitter la maison, c’était pour prendre du temps pour moi. À la maison, je travaillais 60 heures semaine sans oublier l’université. Je me disais continuellement « Ah j’aimerais tellement apprendre sur ce sujet, lire ce livre, etc. », mais je ne trouvais jamais le temps de le faire.
ONLY ONE
Je savais que je voulais voyager un an. En même temps, j’avais cette petite voix qui me tourmentait, vous savez comme l’ange et le démon ? Constamment, j’avais la petite voix sage qui me disait « Travaille et continue d’économiser pour t’acheter une maison et commencer ta vie d’adulte, » et l’autre qui me rappelait plutôt que je n’ai qu’une vie à vivre et que c’était une chance qui ne se présente qu’une seule fois dans une vie. 23 ans diplôme en main, toute ma santé, pas de maison ni d’appart, sans enfants bref, aucune obligation. Tout de même, c’était la première fois que j’investissais au lieu de piler dans le compte de banque et oui, j’étais très nerveuse. Et si jamais un bris arrivait au point de nous ruiner ? Vais-je arriver à le conduire sans tuer quelqu’un ? Combien ai-je besoin d’économiser ? Et si je manquais d’argent en chemin ou encore, si on tombait en panne seuls dans le désert ? Faire confiance et être positive a été la seule chose qui m’a aidé à apaiser mes inquiétudes.
THE BUS
L’idée d’un bus est venue naturellement pour Yan puisqu’il en était déjà propriétaire depuis quelques années. Il avait pris la décision d’acquérir un bus puisque le coût d’acquisition est très raisonnable sans oublier que c’est très fiable. De façon générale, les services scolaires entretiennent très bien les véhicules. Du moins, au Québec, ils doivent les faire inspecter deux fois par année. C’est donc très rassurant ! Aussi, et c’est parfois quelque chose à laquelle on ne pense pas au départ, la hauteur du plafond permet d’être debout et non penché. Ainsi, pour des voyageurs comme nous qui désirent partir un an, être constamment penchés est loin d’être l’idéal. Finalement, l’espace intérieur permet d’avoir beaucoup de rangement, mais surtout, d’accueillir ceux qui veulent se joindre à l’aventure. Bref, on voulait un minimum de confort pour profiter pleinement de notre voyage. Également, on ne voulait pas être pris entre 4 murs à se tourner les pouces lors des jours de pluie.
LA TRANSFORMATION
Débrouillard et habile de ses mains, Yan a tout construit lui-même. Il avait déjà entrepris la démolition/ construction et ce, avant même que le projet se concrétise. Il savait ce qu’il voulait et comment il allait le faire. Les rénovations ont débuté à l’automne 2016. On avait la chance de pouvoir laisser le bus à St-Mathieu, chez Yan. Au départ, tout allait très vite. Bien évidemment, on était très motivé et la température était idéale. Par contre, dès que le froid québécois s’est établi, nous étions beaucoup moins motivés puisque le bus était à l’extérieur. D’ailleurs, Yan travaillait et de mon côté, je terminais mon diplôme à l’UQTR en plus de me courir entre mes trois emplois (il faut travailler pour voyager un an!). Alors, on n’a pas avancé le bus pendant la saison hivernale. C’est au printemps que nous avons repris le temps perdu.
On désirait construire quelque chose de simple et chaleureux et ce, dans les moindres coûts. Ainsi, le bus est majoritairement construit depuis des matériaux recyclés. On a donné de l’amour à du vieux bois afin de le mettre sur son 31. De mon côté, j’ai plutôt fait la finition incluant la décoration ainsi que la ‘logistique’ intérieur. ÇA BRASSE DANS UN BUS ! Pour ceux qui avaient l’habitude de réserver les sièges arrières, vous comprendrez ! L’organisation est donc essentielle.
LIVING THE #BUSHOME, HERE NOW & THERE TOMORROW
La vie en bus, c’est le paradis. Les limites deviennent illimitées et les rêves deviennent réalité. Le nouveau hit qui chante dans les hauts-parleurs, les cheveux dans le vent et les montagnes sur leur 31, plus rien ne tourne autour.
« WHEN EVERYWHERE IS HOME »
Notre maison est toujours là où le désire et surtout, aussi longtemps qu’on le veut. Chaque fois que l’on trouve un beau ‘spot’, on a la chance de simplement enclencher le flasher puis de se stationner afin de profiter des plus belles vues. Cette sensation intérieure de liberté est incomparable. Il suffit d’ouvrir une nouvelle bouteille de vin et de profiter de la vie. Aussi simple ! D’ailleurs, on vit entièrement dans le confort. Certains convaincu du contraire seraient surpris de réaliser à quel point un aussi petit espace peut offrir autant de luxe.
« NICE TO MEET YOU ! »
Les rencontres sur la route sont toujours fortes agréables. Nous avons tant à apprendre les uns des autres. D’ailleurs, les nomades sont généralement très simples et sympathiques ce qui rend les rencontres toujours plus enrichissantes. Si j’ai un conseil à vous transmettre, n’envisagez pas la vie en bus si vous être plutôt du genre timide. Les gens sont curieux et aiment en apprendre davantage sur votre projet. Ils sont nombreux à cogner aux portes pour avoir la chance de discuter et jeter un coup d’œil. Pour nous, ça fait partie des meilleurs moments de notre voyage puisqu’on adore partager notre expérience et ainsi, en inspirer d’autres à se lancer également.
Tout de même, il faut demeurer réaliste, la vie sur la route n’est pas aussi ‘glamour’ que dans les films et les réseaux sociaux. D’abord, arriver à voyager pendant des mois demande un minimum de budget. Bien évidemment, nous sommes loin d’être riche. Ainsi, nous devons dépenser intelligemment. Également, bien que le #buslife c’est du camping de luxe, nous n’avons tout de même pas tout le confort que procure les maisons. Ainsi, ce qui semble banal dans le confort de notre chez-soi devient de la luxure sur la route. De notre côté, nous n’avons pas de laveuse et donc, les « laundry day » sont parmi nos journées préférées. Le parfum frais des vêtements tout propre, c’est réconfortant ! C’est également une aventure dans la vie de tous les jours. Nos questionnements sont différents de ceux de la vie commune. Les toilettes, les stationnements ainsi que les douches en sont des exemples quotidiens. D’ailleurs, il faut continuellement penser à remplir la cruche d’eau sans oublier que l’on doit y calculer les quantités qu’il nous reste lorsqu’il n’est pas possible de la remplir à proximité. Le propane, la même chose.
ONLY THE BEGINNING
Jusqu’ici, nous n’avons eu aucun bris mécanique et là, je touche du bois ! Dès l’achat, Yan l’avait fait inspecter et avant de quitter le Québec, j’y suis retournée également afin d’éviter un pépin en chemin. Cependant, le frigo n’a pas tenu plus d’un mois et nous a causé bien des problèmes. Heureusement, j’avais amené une petite glaciaire et donc, on s’en sort plutôt bien. De toute façon, il y a bien pires que ça !
Sur la route, on a appris beaucoup et si nous avions à le refaire, il y a quelques petits détails que l’on modifierait. D’abord, peinturer un bus sur la route c’est difficile. Il y a trop de facteurs que l’on ne contrôle pas tel que la température, le sable ainsi que les insectes. Aussi, nous aurions dû faire une inspection du frigo sans oublier de mieux organiser la section four et frigo puisque nous n’avons pas le choix de démolir le mur pour sortir le frigo afin de le remplacer. Ainsi, si je peux me permettre, je conseille à tous ceux qui sont encore dans la phase construction, d’élaborer une structure où il vous sera possible de retirer vos électroménagers en cas de bris. D’ailleurs, considérez que le derrière de l’autobus est l’endroit où ça ‘brasse’ le plus. Il est alors peut-être préférable d’y installer la cuisine à l’avant. Du moins, il s’agit d’une modification que nous envisageons puisque nous n’avons pas une suspension à l’air. Finalement, je m’obstinais avec Yan à ne pas teindre les fenêtres puisque j’avais peur que l’on perde notre luminosité. Par contre, lorsque je regarde le bus de l’extérieur, on peut voir les murs, les divisions et ça me déplait énormément alors on a finalement pris la décision de les teindre pour cette raison, mais aussi, pour avoir plus d’intimité.
Nous sommes sur la route depuis déjà quatre mois. Quatre mois de pure bonheur à profiter pleinement de la vie. Nous adorons notre nouveau chez-soi et encourageons les aventuriers à se lancer à leur tour. Les habitudes changent et on apprend à se centrer sur les vraies choses que la vie nous offre. Par contre, ce mode de vie n’est pas pour tous. Il faut être prêt à ne pas savoir ce que demain nous réserve. La douche ainsi que la toilette à portée de main n’existent plus sans oublier que l’eau courante illimitée est maintenant chose du passé. Mais vous savez quoi ? Ça fait du bien de réaliser que l’on n’a pas besoin d’autant pour vivre. Pour ma part, au cours de ce voyage, je suis en quête de la vérité. J’apprends à me connaître davantage ainsi que le monde dans lequel on vit. Je rencontre des gens qui ont des perceptions différentes et ça fait du bien d’échanger avec eux afin de me remettre en question. J’ai compris que je n’ai plus à avoir ce stress de me trouver l’emploi le plus payant pour pouvoir me nourrir et avoir la plus grosse maison du quartier ainsi que les morceaux les plus tendances.
Voilà donc une partie de notre histoire. Gênez-vous surtout pas à nous écrire ou encore, à venir nous rencontrer sur la route. C’est toujours un plaisir d’échanger. Pour ceux qui le désire, vous pouvez suivre l’aventure via Facebook, Instagram, ainsi que Youtube.
Laurence Ricard-Lacombe
Moog became interested in the design and construction of complex electronic music systems in the mid-1960s while completing a Ph.D. in Engineering Physics at Cornell University. The burgeoning interest in his designs enabled him to establish a small company to manufacture and market the new devices.
In the period from 1950 to the mid-1960s, studio musicians and composers were also heavily dependent on magnetic tape to realize their works. The limitations of existing electronic music components meant that in many cases each note or tone had to be recorded separately, with changes in pitch often achieved by speeding up or slowing down the tape, and then splicing or overdubbing the result into the master tape.